Denis Bohoussou, directeur général de l'Oipi |
Afin de soutenir le développement
industriel du pays, le ministre d’Etat, Dosso Moussa a décidé de faire de
l’Oipi un instrument stratégique de développement de la recherche.
Les chercheurs nationaux ne le cachent pas, ils attendent beaucoup de
l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (Oipi). Quelles sont vos
missions ?
L’Office ivoirien de la propriété
intellectuelle est un établissement public à caractère administratif chargé de
gérer le système ivoirien de la propriété intellectuelle. C’est une structure de création récente sous
cette forme et elle est née en 2005. Mais il faut dire qu’avant la création de cet établissement public, il existait un
service rattaché au cabinet du ministère de l’Industrie chargé de gérer la
liaison entre l’Oapi (Organisation africaine de la propriété intellectuelle) et
l’Etat de Côte d’Ivoire.
Pour ce qui est des missions confiées à l’Oipi,
elles peuvent se résumer en trois volets. Un premier volet que nous appelons le
volet notarial. Un deuxième volet que nous appelons l’appui au développement
technologique de la Côte
d’Ivoire et un troisième volet qui est la lutte contre la contrefaçon et la
piraterie. En ce qui concerne le premier volet de notre mission, à savoir le
volet notarial, l’ Oipi est chargé de recueillir les demandes de titres de
propriété industrielle telles que les demandes de brevets d’invention, les demandes de marques, les
demandes de dessins et modèles industriels, de noms commerciaux pour les
examiner, et les transmettre au siège de l’Oapi en vue de leur enregistrement.
Cette mission notariale est accomplie au quotidien et c’est la fonction la plus
connue de l’Oipi. Je pourrais vous donner tout à l’heure quelques statistiques.
En ce qui concerne la deuxième
mission qui est la mission de soutien technologique que nous appelons
l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle, elle consiste pour
l’Oipi à mettre à la disposition de la
Côte d’Ivoire toutes les informations technologiques
disponibles dans tous les secteurs d’activité en vue de son développement
technologique.
La troisième mission est que
l’office étant chargé de protéger le travail de création des uns et des autres,
à savoir les brevets d’invention, les marques de produits ; il est tout à fait
normal que cet office assure le service «après-vente» lorsque les titulaires de
ces titres sont attaqués par le phénomène de la contrefaçon. Dans ce domaine,
l’office est chargé d’accompagner les structures de lutte, à savoir les forces de l’ordre et la justice
dans la répression de la contrefaçon, en
fournissant les moyens techniques, notamment les examens techniques du phénomène,
les textes adaptés et la formation technique à ces acteurs. Voici les trois
principales missions assignées à l’ Oipi.
Qu’entendez-vous par informations technologiques?
Nous entendons par informations
technologiques les informations contenues dans les demandes de brevets
d’invention. Le brevet d’invention est un document qui décrit en gros, comment
s’articule un produit ou comment le produire. Et donc sur la base de ce
document technique, toute personne ayant la capacité de reproduire pourra le
faire. Or, pour le développement technologique, on a besoin de cette information
scientifique, technologique. Et on peut signaler que c’est ce qui constitue
même la base du développement technologique de toutes les nations, y compris les émergentes que nous connaissons
aujourd’hui.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les soutiens technologiques dont vous
venez de parler ?
L’exploitation des brevets est un
élément important dans le développement d’un pays. On en veut pour preuve le
développement fulgurant des Etats d’Asie notamment, des pays comme la Chine. Comme je l’ai
dit tantôt, un brevet d’invention est un document technique qui décrit un
procédé ou un produit ; ce document permet à l’homme du métier (technicien,
ingénieur) de reproduire un produit ou un document qui a été mis au point par
un prédécesseur. Or, le brevet d’invention qui est délivré par exemple par
l’Oapi, par le biais de l’Oipi, a une durée de vie de vingt ans. Ce qui veut
dire qu’au bout de vingt ans d’exploitation, cette technologie tombe dans le
domaine public. Autrement dit, toute personne qui a la capacité de reproduire
cette technologie pourra le faire gratuitement sans payer. Au regard de cela,
l’une de nos missions est de mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire, toute cette
information technologique que nous avons dans nos bases de données et qui peuvent
se chiffrer pratiquement à 70 millions de documents.
Quels sont les domaines d’activité qui sont couverts par ces
informations technologiques ?
Ce sont des informations
technologiques qui couvrent tous les secteurs d’activité. Que ce soit la médecine, la pharmacie avec la
fabrication des médicaments, la mécanique, le nucléaire, la recherche agricole…
toutes ces informations sont disponibles. Nous essayons ensuite de les
disséminer à travers les usagers que sont les centres de recherches, les
établissements d’enseignement supérieur et les entreprises elles-mêmes.
Comment faites-vous cette dissémination ?
Cette dissémination se fait
essentiellement par deux canaux. Le
premier consiste à les rendre accessibles à toutes ces structures, à travers
une bibliothèque numérique dont un embryon existe déjà au sein de l’ Oipi. Sur
instruction et l’initiative du ministre d’Etat, ministre de l’Industrie, M. Dosso
Moussa, il va être renforcé dans les
jours à venir par la création d’un Centre d’appui à la technologie et à l’innovation (Cati). Ce
projet va bénéficier de l’appui de l’Ompi (Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle).
Le deuxième volet de la dissémination passe
par le renforcement des capacités des chercheurs et des ingénieurs, afin de leur
permettre d’exploiter ces informations disponibles. Il faut préciser que le
renforcement des capacités se fait déjà à la base par l’ Oipi qui, sur
instruction de monsieur le Ministre d’Etat, a entrepris depuis trois ans, de
former d’abord les formateurs de nos structures de recherches et d’enseignement
telles que l’Institut polytechnique de Yamoussoukro, l’université d’Abidjan et
les autres universités intéressées, afin que celles-ci maîtrisent
l’interprétation des brevets. La seconde phase, c’est qu’une fois ces formateurs ont maîtrisé l’interprétation
des brevets d’invention, qu’ils aillent restituer cette connaissance aux
apprenants que sont les élèves ingénieurs, les élèves techniciens. De sorte que, nous pensons que si ce projet
est mené à terme, des générations d’ingénieurs sortiront de ces grandes écoles
en ayant la maîtrise de tel ou tel produit ou tel ou tel procédé, autour duquel, ils pourront créer une
activité économique. C’est cette vision que nous avons appelée l’utilisation
stratégique de la propriété intellectuelle.
Qu’est-ce que cela pourra apporter concrètement à la Côte d’Ivoire qui aspire à
être émergent à l’horizon 2020 ?
Cela peut nous apporter beaucoup.
C’est cette stratégie que la plupart des pays d’Asie ont utilisée pour s’émanciper
aujourd’hui. L’exploitation des brevets
de ce point de vue est très importante. J’en profite aussi pour dire qu’au-delà des brevets qui
nous viennent de partout dans le monde, nous avons aussi des compatriotes qui
ont des inventions de grande valeur pour lesquelles il y a nécessité de faire
en sorte qu’ils puissent les exploiter.
C’est d’ailleurs à ce niveau que
se situe le lien entre chercheurs et les projets que Monsieur le Ministre
d’Etat a initiés récemment, à savoir l’Agroparc et les technopoles. Les inventeurs ivoiriens qui ont des brevets
intéressants, des inventions qui intéressent le développement de la Côte d’Ivoire pourront aller
dans ces centres, faire des prototypes, des expérimentations en vue d’une
exploitation à grande échelle. Voici ce qu’on peut dire en quelques mots sur
l’exploitation des brevets d’invention.
Toujours dans le même ordre d’idées, dites-nous le rôle spécifique que
va jouer l’Oipi dans l’atteinte des objectifs du Président de la République de
faire de la Côte d’Ivoire un pays
émergent à l’horizon 2020 ?
La part de l’ Oipi dans cette
ambition de faire de la Côte
d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 découle naturellement de ses
missions. Si on ne peut être émergent qu’en étant développé technologiquement,
c’est le système de la propriété intellectuelle qui permet à un pays de se
développer technologiquement. Car la propriété intellectuelle vient en quelque
sorte servir de couronnement au travail de recherche, au travail de créativité
de chaque nation. Cela dit, la contribution effective de l’Oipi dans cet
ambitieux programme, c’est de faire en sorte que d’abord, notre pays soit à
jour dans le domaine technologique. C'est-à-dire que notre pays ne doit pas
manquer d’informations technologiques. C’est la raison pour laquelle sur
instruction de Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Industrie, l’Oipi a
entrepris d’installer un Centre d’appui à la Technologie et à
l’Innovation. Son rôle premier sera de rendre accessibles à nos ingénieurs et à
nos chercheurs, toutes les informations technologiques disponibles au plan
mondial. Et cela dans tous les secteurs d’activité. Suit ensuite, la formation
des potentiels usagers à l’exploitation de ces données. Et nous pensons qu’à
l’horizon 2020, comme nous l’avons dit
tantôt, si nous réussissons à former trois ou quatre générations d’ingénieurs
susceptibles d’interpréter la technologie disponible et de pratiquer localement
cette technologie ou fabriquer ces produits, la Côte d’Ivoire sera capable de relever de nombreux
défis dans ce domaine.
Est-ce que vous avez les moyens de votre politique ?
Pour jouer notre rôle d’accompagnateur et de catalyseur du développement technologique,
cela nécessite un certain nombre de moyens. Tout d’abord les moyens humains, ça
veut dire qu’il nous faut du personnel
de qualité et du personnel qualifié
dans ce domaine. C’est ce que l’Oipi essaie de faire mais il faut
reconnaître que cela n’est pas suffisant parce que notre pays qui a plus de
vingt millions d’habitants ne dispose pas d’assez d’ingénieurs brevets. Ce qui
n’est pas normal. Pour donner des exemples, vous avez des entreprises en Chine
qui à elles seules disposent de près de 5000 ingénieurs brevets. Mais je ne
pense pas que la Côte
d’Ivoire puisse disposer au plus de 5 ingénieurs brevets. Si nous devons
exploiter la technologie disponible dans le monde, il nous faut des ingénieurs
capables d’interpréter ces technologies. Comme vous le voyez, du point de vue
des moyens humains, il y a un effort à
faire. C’est ce que le Ministère d’Etat, Ministère de l’Industrie a entrepris
de faire à travers les actions que mènent l’Oipi depuis trois ans, en
s’engageant dans une politique de formation des formateurs. Mais il faut dire
que cette mission connaît un ralentissement, faute de moyens. Comme vous le savez, la
Côte d’Ivoire sort d’une situation difficile et il y a encore
beaucoup de priorités. Les moyens dont nous disposons sont encore insuffisants.
Mais avec l’engagement et l’appui du Ministre d’Etat Dosso Moussa, nous avons
bon espoir que les choses vont s’améliorer. A cela, il faut ajouter qu’il y a
encore des réformes institutionnelles à faire.
Concrètement qu’est-ce qui est envisagé pour faire face à ce déficit de
moyens ?
A l’instigation et sous la
supervision du Ministre d’Etat, Ministre de l’Industrie, lui-même, un Plan national de développement de la
propriété industrielle qui comporte un certain nombre d’actions à mener a été
élaboré. Il y en a exactement 54 actions à mener, sur 5 axes stratégiques.
L’adoption et la mise en œuvre de ce plan par le gouvernement ferait en sorte
qu’un certain nombre de défis qui ont été identifiés pourront être relevés. Le
Ministre d’Etat attache beaucoup d’importance à l’adoption de ce plan par le
gouvernement. Parce qu’il pourra en lui-même
donner à l’Oipi, les moyens dont il a besoin pour fonctionner
pleinement. Pour illustrer cette situation, sans ces réformes, l’Oipi ne peut
disposer de ressources financières nécessaires à son fonctionnement. Il faut
aussi rappeler que partout dans le monde, aucun office de propriété
intellectuelle ne reçoit de subvention de l’Etat. Or, malheureusement, chez nous, faute de réformes, c’est l’Etat qui
est obligé de financer, alors que
l’office peut et doit s’autofinancer. Il y a donc nécessité de faire évoluer le
statut de l’office pour qu’il puisse
mener ces actions d’appui au développement technologique de la Côte d’Ivoire.
Parlez-nous des cinq axes du plan de développement de la propriété
industrielle que vous avez évoqués plus
haut.
Le Plan national de développement de la
propriété industrielle, comme je l’ai
indiqué, est un document qui traduit la vision du Ministre d’Etat, Ministre de
l’Industrie et de l’office quant à l’utilisation du système de la propriété
industrielle à des fins de développement. Il est articulé autour de 5 axes
stratégiques, à savoir la définition d’une stratégie nationale de propriété
industrielle. Autrement dit, il est impérieux que notre pays ait une vision de
ce qu’il entend faire du système de la propriété intellectuelle en tant
qu’outil de développement, et cela est très important. Le deuxième axe est le
renforcement du cadre législatif et
réglementaire, puisque pour pouvoir utiliser cet outil de développement, il
faut qu’il y ait un cadre juridique approprié. Je peux vous dire par exemple
que les pays qui ont réussi à faire de cet outil un élément important de
développement, l’ont encadré juridiquement de telle sorte que cela constitue
une priorité. Je me permets de citer les Etats-Unis d’Amérique qui ont compris
très tôt que le système de la propriété
intellectuelle est un outil extraordinaire de développement, au point même qu’ils
l’ont inscrit à l’article premier de leur constitution. Il y a d’autres grands
pays qui, rien que pour gérer le système de la propriété intellectuelle, ont
trois ministères dédiés. Tout simplement parce qu’il constitue un outil
stratégique d’avenir. Le troisième évidemment, c’est la modernisation de
l’administration de la propriété
intellectuelle. Si tant est qu’on veut utiliser cela à bon escient, il faut
qu’il y ait une administration capable d’accompagner le développement. Cela
s’adresse aussi bien à la structure nationale qu’est l’Oipi mais aussi à toutes
les structures qui peuvent être utiles
dans l’utilisation de la propriété industrielle. Le quatrième axe concerne la
promotion de l’utilisation stratégique de la propriété industrielle par les
entreprises. Aujourd’hui, avec une meilleure maîtrise de l’utilisation de la
propriété intellectuelle, non seulement les entreprises peuvent faire des
économies mais elles peuvent aussi accroître leur capacité de production. Je
vous donne deux exemples : aujourd’hui nous avons des entreprises sur place qui
vont acheter des produits ou des technologies à l’extérieur, alors même que ces
technologies sont dans le domaine public. Alors qu’une politique bien pensée
d’intégration aurait permis à ces entreprises, en recourant à des chercheurs
locaux, à des ingénieurs locaux, de mettre au point ces technologies qu’on va
acheter à l’extérieur alors même qu’elles sont tombées dans le domaine public, donc gratuites. Voici
un exemple d’utilisation stratégique. Cette utilisation gratuite aussi concerne
l’Etat lui-même. Vous voyez, notre pays est premier producteur de cacao dans le
monde. Mais notre pays n’utilise pas le système de la propriété industrielle
pour valoriser ces produits. C’est justement pour combler cette lacune que le
Ministre d’Etat vient de soumettre au gouvernement un décret qui a été signé,
instituant un Comité national des indications géographiques et des marques collectives.
Ce comité va permettre à notre pays d’utiliser des outils modernes pour
améliorer la commercialisation de nos produits. Pour traduire en acte ce
décret, l’Office a initié un projet qui va permettre son aboutissement dans les
années à venir et la commercialisation d’un certain nombre de produits sous des
labels comme cela se fait dans la plupart des grands pays du monde. Pour parler
de l’exemple le plus connu qui est le vin. Les vins sont vendus sous des
indications géographiques, si bien qu’un vin qui est sous indication
géographique sera mieux vendu qu’un vin qui ne l’est pas. En Côte d’Ivoire,
nous avons des produits locaux tels que l’attiéké, le cacao, le café, le riz
des montagnes, le pagne tissé de la région des Lacs. Ces produits, nous pouvons
les valoriser et faire en sorte que leurs producteurs gagnent de l’argent pour
faire reculer la pauvreté dans le milieu rural. Donc cette utilisation
stratégique a été déclinée en plusieurs actions qui doivent être menées aussi
bien par l’Etat que par les entreprises. Le dernier acte stratégique, c’est la
promotion de la propriété intellectuelle dans le secteur de l’enseignement
supérieur et de la recherche. Cet axe est très important dans la mesure où nous
avons des centres de recherche performants. Ils ont des résultats qui malheureusement ne sont
pas protégés. Ces résultats sont donc pillés par d’autres. Il importe donc de
promouvoir la stimulation de la recherche, mais
dans le système de la propriété intellectuelle, en protégeant les
résultats des chercheurs et en mettant à la disposition de ceux-ci
l’information technologique nécessaire.
Parce qu’un centre de recherche n’est performant que s’il fait des
recherches sur des produits ou domaines qui sont utiles. Autrement dit, il ne
s’agit pas de réinventer la roue ou
l’eau chaude. Si nous avons l’information technologique, alors nous
allons faire la recherche sur la partie
qui nous fait défaut. On n’investira pas en ce moment, de l’argent pour
trouver ce qui a été déjà trouvé. C’est la raison pour laquelle, le Ministre d’Etat a insisté pour qu’on ait ce
fonds d’assistance en technologie et innovation. Il va permettre à nos chercheurs qui veulent
faire une recherche de savoir que dans
tel ou tel domaine de recherche, ce qui
a été fait. Avant de commencer ses travaux de recherches pour aller au-delà de
ce qui a été déjà trouvé. Voici un peu les 5 axes stratégiques qui sont
déclinées en 54 actions. Je puis vous assurer donc que l’Office Ivoirien est
prêt à jouer sa partition. Nous disposons de personnel extrêmement compétent,
prêt à être utilisé dans le cadre du développement technologique de notre pays.
Quel est l’apport financier de l’Oapi puisque les taxes collectées dans
les pays membres sont centralisées à ce niveau ?
Nous appartenons à un système
régional qui fonctionne de telle sorte que les structures nationales ne peuvent
pas disposer de moyens appropriés pour leur fonctionnement. Car l’Etat a opéré
un abandon de ses redevances au profit de l’Organisation africaine. Ce, au détriment des structures nationales. Si
bien que les ressources générées en interne vont au financement de l’Oapi.
Alors que les missions de développement technologique doivent être accomplies
par les Etats eux-mêmes. Il y a donc nécessité de repenser ce système, et voir
comment est-ce qu’on peut équilibrer les choses de sorte que les Etats puissent
bénéficier un peu des retombées du travail qui est fait dans les différents
offices de propriété.
Un mot sur la contrefaçon. Où en sommes-nous en Côte d’Ivoire ?
Dans notre jargon, la contrefaçon,
c’est la violation d’un droit de
propriété intellectuelle. Le phénomène de la contrefaçon est un véritable fléau
en Côte d’Ivoire, dans la mesure où la
contrefaçon touche tous les secteurs d’activité. En tant que gestionnaire du
système de la propriété intellectuelle, nous avons pour mission d’aider à la
lutte contre ce phénomène. L’office mène cette activité de plusieurs façons. La
première, c’est d’inciter les créateurs à obtenir un titre de propriété de leur
création. Parce que c’est l’élément fondamental. Si vous n’avez pas un titre de
protection, vous ne pouvez pas parler de contrefaçon. Le deuxième volet de
notre action est une action de conception, d’orientation de la lutte contre la
contrefaçon. Cela se traduit par l’élaboration de projets de textes relatifs au
renforcement du cadre juridique. D’ailleurs à ce niveau, à l’initiative de
Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Industrie, un projet de loi relatif
à la protection des droits de propriété intellectuelle dans les opérations
d’importation, d’exportation, de commercialisation des biens et services sera
bientôt sur la table de l’Assemblée nationale, puisque ce projet de loi a été validé par
l’ensemble des administrations concernées. Et dans ce volet du cadre juridique,
ce texte viendra donner les moyens supplémentaires aux forces de l’ordre et à
l’administration judiciaire pour mieux réprimer la contrefaçon. Le troisième volet se traduit en termes de
renforcement des capacités. Il est destiné aux structures chargées de la lutte
contre la contrefaçon telles que la
Police, la
Douane, la
Justice. A cet égard, au mois d’octobre (du 22 au 24 octobre)
l’Oipi en collaboration avec l’Ompi (l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle)
va organiser un séminaire régional de formation des magistrats de l’espace Cedeao
pour un meilleur traitement des phénomènes de contrefaçon. Au cours de ce
séminaire, les opérateurs économiques victimes de ce phénomène auront la parole
pour expliquer aux magistrats des différents pays, les contraintes auxquelles
ils sont confrontés. Le dernier volet, c’est la sensibilisation de nos
compatriotes contre les dangers de la contrefaçon. C’est ce que l’Oipi essaie
de faire mais à ce niveau, les moyens de l’Office étant extrêmement limités,
l’action de sensibilisation n’est pas beaucoup perceptible sur le terrain. Nous
avons donc besoin d’un appui conséquent pour pouvoir sensibiliser aussi bien
les consommateurs que les opérateurs économiques aux dangers de la contrefaçon.
Interview réalisée par David Ya
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