Les semences de plusieurs variétés de cultures ont été mises au point par le Cnra |
L’Université Félix Houphouët-Boigny,
ex- université de Cocody (Abidjan),
a été le cadre degrandes festivités marquant la rentrée universitaire. Dans
un cadre nouveau et sous le thème évocateur de «Journées du départ nouveau », l’enseignement supérieur
national reprend vie. Ces journées qui se veulent fastes n’offrent pas moins l’occasion aux instituts de recherche ainsi
qu’à certains établissements supérieurs de renom, de faire connaître leur
savoir-faire technologique. L’Institut
national polytechnique de Houphouet Boigny de Yamoussoukro dont la réputation
n’est plus à démontrer, a choisi de présenter son mini-château d’eau. Ce produit
innovant, destiné surtout au monde rural, pourra être d’une grande utilité à
l’Etat qui cherche encore des moyens simples et efficients pour mettre de l’eau
potable à la disposition des populations rurales.
Outre l’Inphb, le Centre national
de recherche agronomique (Cnra) a exposé les produits technologiques de sa
longue expérience de recherche agronomique. Parmi ceux-ci, ses liqueurs à base
de cacao, de café, de gingembre ; ses semences à haut rendement de cacao,
cola, graine de palme, de café, ainsi que
de beaux meubles faits à partir de bois d’hévéa. L’histoire de la recherche de
variétés plus performantes, du reste en ce qui concerne le cacao, est antérieure
à 1954, date à laquelle, l’Amelonado, la première variété de cette culture
phare du pays est apparu. Sa précocité de 6 ans et sa faible productivité (0,3
à 0,5 tonnes à l’hectare) ne l’ont pas
empêché d’enrichir les premiers planteurs du pays devenus millionnaires. Mais
la recherche agronomique nationale voulait mieux. En 1975, 12 hybrides sont mis
au point. Cette trouvaille offre un
délai de production de 3 ans et une productivité améliorée de deux tonnes à l’hectare.
Trois ans plus tard, en 1978, un autre palier est franchi. Sept nouveaux hybrides sont vulgarisés. Avec un
rendement allant jusqu’à trois tonnes l’hectare et la précocité ramenée à deux
ans, la culture cacaoyère atteint son apogée. Aujourd’hui, si cette spéculation
qui a connu pendant longtemps une traversée du désert résiste, et demeure l’une
des principales sources d’entrée de devises pour la Côte d’Ivoire, c’est parce
que sans cesse, les chercheurs ont amélioré ses performances. En 2007, la
vulgarisation des clones dénommés «cacao Mercedes» par les paysans, en raison
de sa précocité (18 mois pour entrer en production) et son rendement qui excède
les 3 tonnes à l’hectare ont permis à la
cacaoculture de tenir la dragée haute à l’hévéaculture qui monte en puissance.
Selon docteur Mathurin Koffi Okoma, chercheur en biotechnologie génétique et
amélioration des plantes au Cnra, le meilleur à
venir. Il fonde sa conviction sur les avantages de la biotechnologie qui
permet d’accélérer la mise en œuvre de clones toujours plus performants. C’est
ainsi qu’une variété comme le «cacao Mercedes » a été conçue avec des
atouts comme la capacité de résistance à la pourriture brune des cabosses et
aux mirides, en plus de sa grande productivité et sa précocité. Par ailleurs,
la culture in vitro, utilisée aujourd’hui par cet institut de recherche, permet de produire rapidement et en grand
nombre des plants de qualité pour les mettre à la disposition des producteurs.
David Ya
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