Dr Amon Ettien |
Les solutions mises en œuvre pour
accroître la célérité dans les transactions financières, notamment dans les
opérations bancaires, exposent le système à diverses formes d’insécurité. Cela
va du piratage informatique aux vols des instruments de payement comme le
chèque et la carte bancaire.
Dr Amon Ettien, ancien enseignant-chercheur
à l’Université de Paris VI et à l’Institut national polytechnique Houphouët-
Boigny (Inp-Hb) de Yamoussoukro, a mis
au point une solution adaptable à toutes les cartes existantes. Son intérêt
pour ce sujet est parti d’une discussion qu’il a eue avec une caissière d’une
banque de la place. «Le début de mes
travaux date de 1997. Ils font suite à une question d’angoisse d’une caissière
dans une banque de la place, tendant à me faire croire que j’aurais tiré un
chèque au porteur, alors que ce n’était pas le cas. C’est alors que je m’étais
rendu à l’évidence que nous sommes tous à la merci de la fraude. Alors une
question à germé dans mon esprit : quelles solutions faudrait-il mettre en
place de sorte que, même perdus ou volés, les moyens de paiement scripturaux ne
puissent être utilisés frauduleusement ? », explique Dr Amon Ettien. Aussi,
ses premières analyses des systèmes de payement font-elles apparaître une
grande faiblesse : sur le marché,
aucune solution ne permet de garantir à leurs porteurs légaux l’usage exclusif
des instruments de payement. Ce, en raison des risques de falsification, de vol
ou des nombreuses techniques qui permettent de soutirer les codes personnalisés
attribués aux bénéficiaires légaux et d’en user frauduleusement. C’est donc sur
ce constat qu’il va baser sa solution
qu’il définit comme étant une couche de sécurité supplémentaire. «Mes solutions sont à prendre pour des
options de cartes, comme le sont le système de freinage ABS et l’air-bague par
exemple sur une automobile. Ce type de carte s’adresse donc aux usagers qui
aspirent à plus d’assurances et de garanties », explique-t-il. En
effet, la carte à validité virtuelle se fonde sur l’hypothèse qu’il n’est pas
nécessaire de maintenir une carte bancaire active tout le temps. Surtout que
selon lui, les statistiques indiquent qu’en Occident, la carte bancaire est
utilisée en moyenne 1,5 fois par jour; et en Afrique, peut-être une fois tous
les 15 jours. «Pourquoi exposer la carte
aux risques d’utilisation frauduleuse pendant tout le reste du temps où elle
dort. Pour moi, cette manière de la gérer
est une faille à colmater », souligne Dr Amon. Qui indique que
la technologie développée de la carte à validité virtuelle est destinée à
corriger cette faiblesse. En effet, comme son nom l’indique, sa validité n’est
pas permanente sur toute sa durée de vie. Son utilisation implique un couplage
intime entre son porteur et la banque. Autrement dit, la carte bancaire à
validité virtuelle introduit la gestion et l’interactivité en temps réel, lors
d’une transaction. De ce fait, «les
données usurpées, tout comme la carte volée ou perdue, ne sont pas suffisantes
pour faire une opération. Le principe consiste à la verrouiller au niveau de la
banque pendant les moments où le titulaire n'en a pas besoin. La validité est
donc activée à la demande, évidemment après avoir identifié et formellement
authentifié le porteur légal, et ce, juste pour la transaction en cours de
réalisation. Immédiatement après, la carte est désactivée dans le système »,
souligne le chercheur ivoirien. En procédant de la sorte, on évite d’exposer
inutilement la carte à la fraude, au moins sur des moments où le titulaire l’a
rangée dans son étui. Au demeurant, cette innovation ne portent pas sur les
technologies mises en œuvre dans la réalisation des cartes. Il s’agit plutôt
d’algorithmes destinés à modifier leur gestion et leur utilisation à des fins
sécuritaires. «Mes algorithmes apportent
des couches de sécurité supplémentaires à tous types de cartes bancaires dont
l’utilisation interagit avec un automate distant qui en assure le contrôle.
C’est ce qu’on appelle le mode Online », assure Dr Amon. Cette
innovation brevetée attend encore d’être vulgarisée.
David Ya
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