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Les médias modernes impose petit à petit leurs lois et présence |
D’après les spécialistes de
l’industrie des médias, les médias traditionnels, entendez surtout par la, la
presse écrite telle qu’elle a toujours existé est condamnée à disparaître. Du
reste sous la forme que nous connaissons. L’une des principales causes est qu’elle
devient au fil du temps, de moins en
moins compétitive par rapport aux nouveaux
canaux de diffusion de l’information qui ont vu le jour avec la
révolution numérique ou l’Internet. Selon le sociologue des médias et auteur de
l’ouvrage intitulé La fin de la
télévision, édition Le seuil (2006), Jean-Louis Missika . presse est
fondée sur trois sources de revenu, trois modèles économiques bouleversés par
l’Internet : les petites annonces
pour lesquelles la presse subit la concurrence de sociétés sur Internet comme
eBay ou Craig’s List ; la publicité, segment sur lequel domine des géants
comme Yahoo! ou Google qui s’emparent de l’essentiel des ressources ; et
enfin la vente au numéro qui se heurte aux habitudes de gratuité de
l’information des internautes. Ainsi, pour se maintenir les médias classiques
ont besoin de gros financements. Lesquels se font rares puisque selon des
études, les gros investissements dans ce secteur ne sont pas rentables à court
terme. Pourtant les charges de production restent élevées. Par exemple, selon
les spécialistes, les investissements en matériels d’impression et l’achat de
papier représentent près de 10% des dépenses du journal. S’y ajoute le coût de
la production intellectuelle qui s’élève à près de 20% des dépenses totales.
Face à ce défi quasi
insurmontable, la timide réaction des groupes de médias traditionnels qui a
consisté à s’afficher sur l’Internet n’a pas suffi pour endiguer la dégringolade
de leur cote. Au contraire, l’explosion en 2006 des médias citoyens et
communautaires tels que les blogs ou des sites comme You Tube, qui affichent
gratuitement chaque jour des millions de vidéos postées par les internautes,
les médias classiques ont du mal à suivre. Pire encore, les fournisseurs
d’accès à l’Internet et les opérateurs de téléphonie mobile se sont invités
dans ce marché devenu exigue. Ainsi sur le portail de certains d’entre eux, il
est offert aux abonnés, la possibilité d’accéder à un système original d’alerte
pour l’actualité. Sans compter des géants comme Yahoo ! qui se sont lancés
dans la production de contenu.
A la vérité, pour les
spécialistes, cela n’est que l’aboutissement d’un processus dont l’élément
annonciateur a été présenté à l’Exposition universelle de New York, en 1939. En
effet, d’après Scientific American, « en
1939, à l’Exposition universelle de New York, on pouvait voir
l’un des premiers programmes télévisés. Mais le poste de télévision était à lui
seul digne d’attention : à la fois radio, magnétoscope et projecteur.
Cet appareil illustrait le souhait de fondre tous les médias en une seule
entité». C’est donc sans surprise que la première riposte des médias
classiques, pour se maintenir, a été de s’approprier ces nouveaux canaux de
diffusion de l’information et pour les groupes de presse qui en ont les moyens
de nouer des partenariat ou d’acheter des «cybermadias » très connus.
C’est le cas du groupe de médias New Corporation qui avait racheté MySpace. Il
en est de même pour, The Nework Times, qui a préféré se positionner sur le
numérique en définissant une stratégie de marque. «Le quotidien américain met en avant son titre, réputé pour son sérieux
et sa rigueur, pour décliner sur Internet, de l’information écrite, sonore,
visuelle sous un label éponyme », souligne Jean-Louis Missika. Mais
cette option n’est pas à la portée de tous. «Cela
exige de lourds investissements (…) indispensables si les médias traditionnels
veulent survivre ». Cet avertissement est à prendre au sérieux, même
dans les pays africains où les médias classiques semblent avoir encore de beaux
jours devant eux.
David Ya
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